Pierre-François Forissier, président de GVE : "2024 sera une année magnifique, celle de la consolidation"
Après une nette accélération en 2023, Grand Voilier-École redémarre une nouvelle saison tout aussi enthousiasmante. Le président Pierre-François Forissier ouvre 2024 avec optimisme, "l’année de la consolidation".
Le président de GVE Pierre-François Forissier (à droite), à bord du Français, en compagnie du secrétaire général Patrice L’Hour, lors d’une escale du trois-mâts à Brest. Crédit photo : Lionel Le Saux/ Le Télégramme.
Grand Voilier École a permis à plus de 5 300 personnes d’embarquer à bord du trois-mâts le Français depuis 2021. Vous attendiez-vous à un tel succès ?
Pierre-François Forissier : Je ne présenterais pas les choses comme ça. Nous avons toujours été confiants car nous savons que le besoin existe et qu’il est immense.
Avec 2600 stagiaires en 2023, l’association a fortement accéléré. Peut-elle en accueillir davantage à l’année ?
Après une forte croissance, nous arrivons à l’allure de croisière. Il me semble qu’un objectif de 3000 est à la fois convenable et réalisable.
Le trois-mâts de 46 m le Français permet d’embarquer 100 personnes à la journée et une trentaine sur plusieurs jours. Pourquoi est-il adapté aux missions de GVE ?
L’idéal n’existe pas et nous faisons avec ce que nous avons. Le Français présente l’avantage d’être le seul voilier français à pouvoir embarquer autant de personnes à la journée. En revanche, sa capacité de couchages (une trentaine) est un peu faible pour nous.
Avez-vous abandonné l’idée de construire un navire spécifique, comme il en était question il y a une dizaine d’années ?
Acquérir un navire capable de faire le tour du monde avec 80 jeunes à bord reste notre objectif sur le long terme. Notre activité actuelle vise à consolider notre mode de fonctionnement et à démontrer sa viabilité, son utilité et sa pertinence.
Que trouverait-on de plus à bord d’un navire spécialement conçu ?
Un navire de haute mer écologique avec une grande capacité de logement, un amphithéâtre et des salles de cours, ainsi qu’une charge utile modulable pour pouvoir diversifier les missions.
Vous avez été chef d’État Major de la Marine. La force de GVE réside dans son réseau maritime et économique. Le concept d’un navire pour la jeunesse résonne-t-il encore aujourd’hui sur le plan national ?
L’idée est séduisante et facile à faire partager au plus grand nombre. Trouver des gens qui décident de s’y engager et d’y mettre beaucoup d’énergie et d’argent est un autre défi beaucoup plus difficile à relever.
L’association permet déjà à des détenus (Wake Up Café) de prendre la mer ou à des jeunes suivis par les services judiciaires (Protection judiciaire de la jeunesse) d’expérimenter la vie en collectivité sur un bateau. GVE pourrait-elle proposer une alternative aux travaux d’intérêts éducatifs pour les mineurs de moins de 16 ans évoqués par le nouveau gouvernement ?
Bien sûr. GVE est déjà un partenaire significatif du Service National Universel et reste ouvert à toute initiative portée par les pouvoirs publics qui permettrait de donner des perspectives
positives à notre belle jeunesse de France, sans oublier nos outre-mers.
En quoi un voilier comme le Français peut-il apporter sa pierre dans les parcours d’insertion et l’affirmation d’une jeunesse en devenir ?
En fait, le bateau n’est que le véhicule qui permet d’aller à l’école de la mer. C’est elle le facteur déterminant qui marque profondément tous ceux qui sont allés à sa rencontre. C’est
cette école de la vie qui, depuis la fin du service militaire, n’est plus accessible à ceux qui n’appartiennent pas aux classes sociales supérieures, que nous voulons offrir au plus grand
nombre.
Comment voyez-vous l’année 2024 ?
Une magnifique année. Celle de la consolidation.
Que dites-vous à la vingtaine de mécènes et partenaires qui continuent de vous soutenir ?
Tout d’abord un immense merci et une infinie reconnaissance. Ce sont des gens qui ne parlent pas de la responsabilité sociale et environnementale des entreprises mais qui la vivent avec
leur cœur et leurs tripes. Ce sont les prophètes du 21° siècle qui renverront tous les déclinologues au néant.
Quel sera le message de GVE qui sera présent, avec le trois-mâts le Français, aux prochaines fêtes maritimes de Brest, du 12 au 17 juillet 2024 ?
Nous sommes stables au cap et ne changeons pas de posture en fonction de la météo. Nous croyons du fond du cœur à notre objectif : « La mer en partage » et nous le hissons au sommet
du grand mât.
"2024 sera l’année de la consolidation" annonce Pierre-François Forissier, président de Grand Voilier Ecole depuis sa création. Crédit photo : Benoit Sarda.
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