Le beau voyage de l’écrivain de marine et des huit élèves du lycée maritime

Photos Dominique Le Brun

Moment inoubliable pour les élèves du lycée maritime de Fécamp et l’équipage du Français au diapason. Ils avaient la chance d’être accompagné par l’écrivain de marine Dominique Le Brun qui, en plus de remplir son carnet de bord, a pris sa part de quart durant les quelques jours de transit depuis Brest.

C’est la rencontre d’un écrivain de marine et de huit élèves embarqués à bord du Français, entre Brest et Fécamp. Dominique Le Brun nous décrit ce fort moment de mer, la confiance, la solidarité et les rêves qui animent ces huit jeunes du lycée maritime Anita Conti de Fécamp. Quand le voyage est à la hauteur de la qualité de la rencontre...

VENDREDI 24 JUIN 2022
Le Français est à quai dans le bassin n°5 du port de Brest, avec pour voisins les pylônes géants d’éoliennes pour Saint-Brieuc et le remorqueur Abeille Bourbon. C’est un peu loin de tout, mais ce cadre très professionnel ajoute encore au caractère authentique du trois-mâts au passé prestigieux. Cette solide coque en bois a tout de même assuré la navette entre le Danemark et le Groenland pendant quarante ans. Ce n’est pas rien ! Le Français appareille demain matin pour Fécamp où il participera à Fécamp Grand’escale, la fête des gens de mer en Normandie (29 juin-3 juillet).

Ils se dirigent vers un métier de la mer. Cette expérience à bord du Français les a conforté dans leur choix.

Enthousiastes et émerveillés
Pour ce transit, dans le cadre des activités de l’association Le Grand Voilier École, il embarque une classe de 1ère du lycée maritime Anita Conti… de Fécamp. Ils sont huit, enthousiastes et émerveillés de se trouver sur pareil navire. C’est le miracle sans cesse renouvelé des grands-voiliers carrés : le simple fait d’avoir au-dessus de la tête des étagements de mâts et de vergues et une toile d’araignée de haubans, drisses, balancines, écoutes, bras, cargues et multiples autres cordages… provoque une émotion inexplicable. Tous ces ados ont une idée assez précise de l’avenir qu’ils souhaitent. Certains d’entre eux ont déjà embarqué à l’occasion de stages, mais ils soupçonnent que Le Français leur réserve une toute autre expérience. Et avant même d’avoir largué les amarres, ils mesurent la chance que leur apporte le Grand Voilier École.

Coordination et intelligence collective pour faire avancer le trois-mâts.

Joyeuse bande
Vivant en internat, ils se connaissent bien et forment une joyeuse bande bien unie. Et s’ils sont accompagnés par un de leurs enseignants, celui-ci n’a pas grand-chose à faire pour les encadrer ; l’autodiscipline me semble de mise. Parmi eux il y a une fille, Norah, qui ne me semble pas avoir à faire face à une bande de machos ; je crois même que tous filent doux devant elle. La présence à bord d’un Écrivain de marine les épate : « Et vous prendrez le quart avec nous, M’sieur ? — Bien sûr ! » La joyeuse bande a pris ses quartiers dans la cale « cargo » du Français, aménagée en un vaste poste d’équipage avec banquettes-couchettes et couchettes-cadres autour d’une table centrale.
Le dîner (une riche paella) réunit l’équipage fixe et les lycéens dans le carré qui occupe l’arrière de la dunette. Contigu à la cuisine, il se compose de trois tables dont la disposition intelligente autorise la communication entre tous et une circulation facile. Après dîner, un pêcheur passionné se met au travail avant d’aller assister au coucher du soleil sur l’Abeille Bourbon.

SAMEDI 25 JUIN
06h30, le Bosco en slip ! – Ils sont disciplinés, nos lycéens : ainsi que prévu la veille, tout le monde est sur le pont. Mais l’équipage, qui était de sortie hier, ne le savait pas. Le bosco jaillit du poste en slip pour râler parce que les gamins courent dans le carré. Le malentendu tourne immédiatement à la plaisanterie car à bord, l’humour règne au même titre que la rigueur. Je note dès cet instant que l’organisation du quotidien se fait toute seule, à commencer par l’organisation des quarts qui semble grouper les lycéens par affinités. Dans cette ambiance sereine, je retrouve l’atmosphère que j’avais connue dans un autre millénaire, lors de mon service militaire : j’avais fait mes classes dans un « appel décalé » où ne se trouvaient que des marins professionnels de la pêche et de la marchande, habitués à vivre en poste, et sachant comment s’y prendre pour entretenir un quotidien serein.

07h00, matelotage sous la pluie – Sur le pont pour une initiation aux gestes de base pour l’équipage d’un grand-voilier. Il pleut à verse, mais le ciel bien dégagé dans l’ouest annonce une matinée plus gaie que l’instant présent. Au passage je note que le taud tendu au-dessus du fronton de dunette est un aménagement aussi simple que génial. Mais la leçon de matelotage se déroule sous la pluie. Les lycéens impavides n’en ont cure et intègrent comment on hale, comment on étarque, comment on love une manœuvre en glène et comment on suspend celle-ci à un cabillot.

08h00 – La porte du grand large. Tout le monde hale les lourdes amarres avant de les rouler dans leurs coffres. Et une fois le pont rangé, chacun sort son tabac à rouler, roule un clope, allume un infâme chicot, et ça pue. Cinq lycéens sur huit fument, et deux ou trois membres de l’équipage. Mains dans les poches, clope au bec, l’équipage du Français contemple le parc à bouées coloré des Phares et Balises, tandis que le navire hydrographique Borda fait son entrée en rade-abri. Un instant plus tard, c’est Fromveur II, courrier d’Ouessant, qui nous double. Et devant le beaupré, le Goulet de Brest s’ouvre entre deux falaises : la porte du grand large…

08h45-09h30 – Passage du Goulet. Avec ce vent étrange de secteur sud, le passage du Goulet se fait à une allure bien proche du vent ; au moteur donc, mais les voiles d’étais ont été établies et portent plus ou moins. Le courant de jusant nous aide bien. Seulement, en s’opposant au vent, il lève la mer et Le Français encense tandis qu’on salue le phare du Portzic et que la tourelle rouge et noire de Mengam grandit régulièrement. Passé Mengam, la mer se calme et le ciel s’éclaircit. Le phare du Petit Minou annonce l’anse de Bertheaume : au clapot devrait succéder de la houle… Loin dans le sud, un rayon de soleil illumine Camaret.

12 h – Chenal du Four et boeuf Bourguignon. Dès qu’on a pu arrondir la route vers la pointe Saint-Mathieu et le chenal du Four, toute la voilure s’est déployée. C’est l’occasion de noter cette particularité du gréement du Français : il porte des huniers et perroquets volants qui exigent du muscle pour être hissés à poste. Une fois passé Le Conquet, à l’abri de l’archipel de Molène la mer se calme. Cela n’empêche que l’excellent bœuf bourguignon servi au déjeuner est mieux apprécié sur le pont que dans le carré…

13h-14h – à la hauteur d’Ouessant. Comme toujours, une houle ample venue de l’océan s’empare du navire, et la carène ronde du baltic trader entre dans un mouvement sans cesse amplifié par le poids de la mâture.

14h15 – à la hauteur du phare du Four. Passé en route pour les Triagoz avant de déterminer notre route définitive pour traverser les îles Anglo-normandes. Le roulis s’atténue tandis que la brise forcit. Le ciel s’éclaircit complètement. On file nos 8 nœuds et plus. La navigation se fait tout simplement grandiose.

15h-16h – dans le nord des îles Vierge et de Batz. Puisque j’ai promis aux lycéens que je prendrai le quart avec eux, il est clair que je me lèverai cette nuit aux pires moments : à la relève des quarts de 2h à 5h et de 5h à 8h. J’oublie donc la navigation magnifique pour rejoindre la cabine de l’armateur où j’ai mes confortables pénates. Je pensais faire provision de sommeil. Impossible : j’ai trop vite envie de remonter sur le pont profiter de cette météo trop superbe.

16h45 - dans le nord du Finistère. On descend les voiles d’étais qui raguent et battent sans contribuer à la propulsion du bateau. On ne ralentit pas, en effet. Au vu de notre vitesse et de la météo annoncée, l’option prise consiste à faire route vers le sud de Guernesey. On y mouillera pour laisser passer le jusant et repartir de telle sorte qu’on entre dans le Raz Blanchard avec le flot. Les lycéens le découvrent : c’est ainsi qu’on navigue à la voile. Et dans notre cas d’autant plus sereinement que nous savons désormais pouvoir arriver sans difficulté à Fécamp avec la marée du jour dit.

17h45 – Sept-Îles et Triagoz en vue. Sur mon carnet j’ai noté : « La mer est plate, la brise régulière, le ciel bleu. »

Il n’a pas fallu longtemps pour se lancer dans la mâture, avec les bons conseils, en toute sécurité.

NUIT DU SAMEDI 25 AU DIMANCHE 26 JUIN
Nuit magique. On file sur mer plate à une allure de grand largue très arrivé. Très léger roulis. Le halo vert et le halo rouge des feux de route colorent les voiles carrées qui dessinent une masse compacte dans la nuit. Et quelle nuit ! Le ciel dégagé est à ce point couvert d’étoiles que la Grande Ourse ne s’impose pas au regard comme c’est d’habitude le cas, tandis que la Polaire se dissimule dans la foule des astres habituellement invisibles. Le sillage est impressionnant. On trace une sacrée route sous pilote automatique.
J’ai retrouvé mes lycéens de quart, acagnardés entre la timonerie et la colonne du compas d’origine d’où émane une lumière rouge. Ils luttent pour garder les yeux ouverts. Sans doute auraient-ils dû faire provision de sommeil dans l’après-midi ? Ils sont en train d’apprendre…

DIMANCHE 26 JUIN
06h – île de Sercq. Sercq avec son mouillage de la Grande Grève, au sud-ouest de l’île, s’impose comme une évidence pour attendre les conditions favorables pour franchir le Raz Blanchard.

07h - île de Sercq. La faible houle à laquelle la Grande Grève est ouverte nous amène à chercher plus confortable que la face orientale de l’île. Nous passons donc devant le Port-Creux et le mouillage de la Maseline pour nous diriger vers la Grève de la Ville.

07h55 - île de Sercq. Mouillé sur tribord avec 4 maillons (120 m) de chaîne devant la baie Fontaines. Au vu des prévisions météo, l’option est prise d’appareiller vers 15 heures, avec pour idée d’arriver dans la nuit à Tatihou et Saint-Vaast-la-Hougue. Le lundi, on traversera tranquillement la baie de Seine pour mouiller le soir à Fécamp et y entrer le mardi avec la marée.

Un dimanche au mouillage de Sercq. Souci de notre époque : sur les téléphones tombent les messages signalant qu’on passe dans un autre réseau avec une autre tarification, situation qui inspire des discussions passionnées entre les lycéens. La comparaison des forfaits téléphoniques est devenu un sujet de conversation majeur de notre époque… Les téléphones mis hors service, le mouillage devant une île Anglo-normande prend une dimension tout à fait exotique. Au programme de la matinée pour les lycéens, un petit atelier d’écriture. Seuls deux d’entre eux y trouvent intérêt et même se passionnent lorsqu’ils comprennent comment les recettes que je leur donne peuvent servir à écrire une bonne lettre de motivation. Pour les autres : le besoin de sommeil reste de toute évidence le plus fort. Après le déjeuner, le ciel bleu encourage à la baignade. L’eau est sans doute glaciale, mais les ados sautent avec bonheur du bossoir, après qu’une ligne ait été mise à l’eau sur l’arrière du Français, car le courant est sensible.

15h30 – île de Sercq. Calme et début de courant favorable. Le vent ne se lèvera pas, on appareille donc au moteur.

16h - entre Sercq et Raz Blanchard. Grand beau temps et tempête de calme plat. On envoie les voiles d’étais afin de limiter le roulis.

18h30 – Raz Blanchard. On tient 10 nœuds sur le fond ! Après avoir passé les hauts-fonds de la Scholle, on a vu de larges remous et des tourbillons, puis les marmites bouillonnantes typiques du raz. Et puis tout se calme, ce qui n’empêche pas le tapis roulant de la marée montante de conserver son effarante puissance.

18h45 – passé le cap de la Hague. Parti comme on est, on sera devant Cherbourg à 20 heures. Autant y mouiller en Grande Rade pour se faire une nuit complète et appareiller aux aurores.

20h – Grande Rade de Cherbourg, côté ouest : baie de Sainte-Anne devant le petit port de Querqueville. Il faut se faufiler entre des bouées de casiers pour lâcher une ancre devant le fort, à un point bien précis : celui qui nous permettra d’appareiller sous voiles demain matin. Le calme plat est désormais absolu et les couleurs du crépuscule extraordinairement chaudes. Des images de Scandinavie me reviennent à la mémoire…

LUNDI 27 JUIN
06h - Grande Rade de Cherbourg. Calme plat toujours, mais un gros front orageux sur la côte laisse espérer un peu de brise pour plus tard.

07h45 - Grande Rade de Cherbourg. On avait mouillé l’ancre pour un appareillage à la voile, mais c’est calme plat. On sort donc au moteur pour mettre le cap à l’est en longeant la face nord du Cotentin, avant de faire route directe sur Fécamp. Il est convenu avec les pilotes du Havre, qui servent les navires à destination de Fécamp, qu’on mouillerait à 1 nautique dans l’ouest de l’entrée du port.

09h – au large de Barfleur. Faible brise de secteur sud. On a envoyé toute la toile et j’ai noté au passage cette remarque du bosco à un de nos lycéens qui tournait une manœuvre au cabillot : « On fait les trois huit, pas plus ! » Ce n’était pas du syndicalisme…

14h30 – au beau milieu de la baie de Seine. Le vent s’est levé dans la matinée et on fait route sous voile à belle allure. Puisque nous voici largement en avance, plutôt que de rester rouler au mouillage devant Fécamp, Raphaël notre capitaine, propose de nous montrer comme Le Français est bien manœuvrant. Nous allons effectuer un virement de bord vent devant, et reprendre notre cap en virant lof pour lof. De la grande et belle manœuvre ! Chacun se découvrant pour haler sur les cordages, je note que d’après les T-shirts portés par les uns et les autres, lycéens et membres de l’équipage totalisent un certain nombre d’embarquements : Hermione, Marine nationale, Louis Dreyfus Armateur, Marne… La description détaillée de la manœuvre que nous expose le capitaine avant de lancer son « à virer ! » me conduit à m’interroger sur sa réelle faisabilité : c’est compliqué au-delà du raisonnable ! Et je pense au bouquin extraordinaire que Raphaël m’a prêté : Gréement, manœuvre et conduite du navire à voiles et à vapeur, par G. Massenet, J. Vallerey et A. Letalle, édité en 1938 par la Société d’éditions géographiques, maritimes et coloniales, ancienne maison Challamel et future E.M.O.M. au 17, rue Jacob dans le VIe ardt de Paris.

En fait, une fois la manœuvre lancée, tout s’enchaîne avec une facilité surprenante que peuvent lui envier nombre de grands-voiliers. Le Français remonte dans le vent vite et régulièrement. Les voiles d’avant masquent. Instant étonnant où on pèse le point d’amure pour que seule porte la partie sous le vent de la voile. Le bateau a stoppé une fois le lit du vent passé. La barre est alors inversée. Et on repart sous les nouvelles amures. On brasse. Sur l’écran de l’ordinateur apparaît la trace du virement de bord : pas mal du tout ! Il n’y a maintenant plus qu’à abattre en grand pour revenir au cap initial, en virant de bord cette fois par le vent arrière, le fameux lof-pour-lof. C’est plus simple. Durant toute la manœuvre, Raphaël, chef d’orchestre, a couru partout, expliqué, félicité, corrigé… rien ne lui a échappé. Il perpétue la grande tradition des gréements carrés.

18h – par le travers de la Grande Rade du Havre. La demi-douzaine de porte-conteneurs en attente fait penser à un archipel. On croirait des îles, pas des navires ! Comment pareilles monstruosités peuvent-elles circuler sans cesse autour de la planète ? Ce trafic est-il indispensable ? Et surtout : comment cet archipel ambulant peut-il tenir à l’endroit sur l’eau ?

20h – entre Étretat et Yport. On avance encore bien malgré le calme apparent : 4 nœuds sur une mer plate et un ciel d’azur. La falaise du Pays de Caux s’étale devant nous, jaunâtre sous le soleil bas. Pour les élèves de 1ère du lycée maritime Anita Conti de Fécamp, c’est le retour au port d’attache. Le moment est venu de leur demander ce qu’ils retiendront de leur aventure.

23h – en vue de Fécamp. Calme plat et feux d’entrée de Fécamp en vue. En fait, le plus visible reste encore l’éclairage rouge des éoliennes. Le moteur est mis en route et les voiles carguées.

24h, 1 mille nautique à l’ouest de l’entrée de Fécamp. Au mouillage. Un peu baladé par le courant de marée, mais le roulis ne dérange pas : la voile d’étai d’artimon montre une certaine efficacité à nous empêcher de venir en travers de la houle.

MARDI 28 JUIN
6h30, au mouillage devant Fécamp. Le vent de suroît force 2 à 3 nous appuie face à la faible houle. Loin au vent se trouve le trois-mâts goélette Marité, l’ancien terre-neuvier que le pilote servira avant nous. Notre entrée au port est prévue pour entre 10 et 12 heures. Enzo, le pêcheur passionné, me dit avoir passé une partie de la nuit sur le pont à pêcher : il voulait être certain d’avoir de quoi préparer assez de rillettes de maquereau pour le déjeuner où devrait venir la proviseur de son lycée maritime !

10h30, au mouillage devant Fécamp. Les trois palans sont gréés pour mettre le Zod’ à l’eau. Les vergues sont brassées afin de limiter la largeur du navire lors de la manœuvre et à quai. Les pare-battage sont parés pour être balancés sur tribord. J’assiste à un tirage au sort entre lycéens pour déterminer qui récurera les WC. En cuisine, on prépare melon, rillettes de maquereau et brochettes.

11h à 12h - port de Fécamp. Pilote à bord peu après 11 heures. Remontée majestueuse, émouvante même, entre les jetées. Je pense aux retours de campagne des trois-mâts morutiers, jadis… L’angélus de midi sonne comme pour saluer l’entrée du Français dans le bassin Bérigny. Il y a très peu de place pour pivoter entre les catways de l’avant-port et l’écluse qui ferme le bassin. Étroite, l’écluse ! Le Zod’ et un ou deux autres pneumatiques de l’organisation ont été requis pour jouer les pousseurs. Et nous voici tribord à quai devant la criée, devant l’Étoile du Roy et derrière Marité, avec de la place disponible pour le Belem, attendu demain. Belle manœuvre : chapeau bas !

15h - à bord du Français dans le port de Fécamp. Comme je m’apprête à passer la planche, je trouve Enzo en train de briquer le pont au balai-brosse. « Je suis amoureux de ce bateau. J’ai postulé pour passer l’été à bord. » me dit-il.

Dominique Le Brun

Un travail d’équipe où tous les bras comptent.

RETOUR D’EXPÉRIENCE DES LYCÉENS

Je suis frappé par l’unanimité du retour d’expérience, et impressionné les idées réalistes que les uns et les autres entretiennent quant à leur avenir.

Sur le vécu de la traversée

Tous ont conscience d’avoir la chance de vivre une expérience exceptionnelle.
Ce qui les a le plus marqué est, clairement, la participation concrète aux quarts. En effet, s’ils ont eu déjà l’occasion d’embarquer pour des stages, ils les ont vécus en tant que spectateurs, témoins… À bord du Français, ils sont entrés dans un rythme de vie inconnu, découvrant par là une facette du métier de marin qu’ils n’avaient pas soupçonnée.
Expérience marquante aussi : à la fin de chaque heure, l’un après l’autre porte le point sur la carte papier : « en quelques quarts, j’ai plus appris que dans tous les cours de nav’ de l’année. » m’ont affirmé plusieurs
Et la navigation à voile ? « Un contact complètement différent avec la mer. S’arrêter pour laisser passer un courant de marée contraire. On n’y aurait pas pensé. »

Leur avenir

Après le bac pro, pousser plus loin pour pouvoir commander des bateaux plus gros : j’ai beaucoup entendu parler de « capitaine 200 » « capitaine 500 » etc…
Passer le concours de Maistrance pour entrer dans la Marine nationale : Cyprien, qui montre un sens affirmé de la citoyenneté.
Embarquer à la légine (dans l’océan Indien à partir de la Réunion) : la fixation d’Enzo, qui est effectivement un incroyable pêcheur.

Ils étaient plus qu’attendus à leur port de destination. Fierté de la traversée accomplie, des belles manœuvres et du travail bien fait.

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