La restauration du Français en 2030 se prépare déjà à Brest
Savez-vous que la restauration d’un navire, ça se prépare bien des années en amont. Pour son chantier de 2029 ou 2030, le trois-mâts le Français disposera de grumes de chêne longtemps immergées dans l’eau saumâtre de la rivière Penfeld à Brest.
On appelle ça l’enclavement. On immerge des futurs troncs de chêne qui serviront à refaire le bordé du Français en 2029 ou 2030. Le projet de restauration du grand trois-mats de 47 m a passé une première étape. Son propriétaire, le Morbihannais Frédéric Lescure (Socomore), s’est lancé dans le financement d’un important chantier de restauration du tout dernier grand trois-mâts européens en bois, l’ex-Kaskelot racheté en 2018 en Angleterre et rebaptisé le Français en hommage au trois-mâts de la première expédition en Antarctique, de Jean-Baptiste Charcot.
Dans la prochaine zone de réparation de Brest
Très bien construit et encore en bon état pour naviguer, le navire a toutefois besoin d’une reprise en main programmée de son bordé et de sa quille voilée. « Il faut envisager un chantier d’un an et demi à deux ans d’un bloc, ou de six mois de travaux par an pendant cinq années », diagnostique Yann Mauffret, gérant du chantier du Guip, qui envisage le chantier dans la future zone de réparation brestoise. « Cela pourrait devenir le premier chantier emblématique de cette nouvelle zone de réparation à Brest et de son élévateur à bateau ». En partenariat avec le port de Brest et la Ville, le propriétaire, Frédéric Lescure, nourrit le projet de faire de cette restauration une puissante vitrine des savoir-faire de la réparation navale traditionnelle.
Dix troncs d’arbre ont été déposés, ce vendredi 21 février 2025, pour deux années d’immersion en Penfeld. Et tant qu’à bien faire les choses, le patron d’industrie a accepté d’acheter en avance les premiers troncs d’arbres (sept) nécessaires à ce chantier, en commençant par les tremper dans l’eau saumâtre de la Penfeld. « C’est plus compliqué et dispendieux que d’entreposer ce bois à sec mais, si l’on veut travailler dans la durée, c’est ce qu’il faut faire », commente-t-il, après les enseignements tirés de l’Hermione victime d’un champignon qui lui a rongé les entrailles et qui l’a cloué à quai pour une durée indéterminée.
Cette vitrine vivante des métiers de la réparation navale traditionnelle pourrait se matérialiser par un accès sur parcours ou passerelle afin de suivre l’avancée des travaux et un dispositif de retransmission en temps réel dans un espace dédié du musée de la Marine à Paris. Un partenariat a été signé avec le musée parisien, qui envisage d’occuper 60 m2 de ses locaux à cet effet, dès septembre prochain.
« Il en va de notre responsabilité »
« Il s’agit d’un projet de restauration d’au moins 5 M € qui demande une large mobilisation », reconnaît Frédéric Lescure, qui a commencé à activer son réseau et s’apprête à monter en puissance dans la recherche de partenaires. Il y va de la survie d’un patrimoine maritime en sursis, avec la sauvegarde d’un des derniers plus grands voiliers en bois au monde. « Il en va de notre responsabilité, alors que l’Hermione, le Marité et le Belem ne sont pas actuellement au meilleur de leur forme », complète-t-il.
Sept billes pour le Français, trois pour chantier du Guip. Des blocs de bétons permettent de maintenir le bois au fond de la Penfeld.(Photo Stéphane Jézéquel-Le Télégramme)
Le propriétaire du Français, Frédéric Lescure, n’a pas hésité à financer cette opération en Penfeld pour une restauration exemplaire et durable. (Photo Stéphane Jézéquel-Le Télégramme)
Plus d'articles :
24 janvier - Un carnet du stagiaire au pied marin
Les stagiaires 2025 pourront disposer d’un carnet personnel à bord du trois-mâts le Français.
Les stagiaires 2025 pourront disposer d’un (…)
23 janvier - Une belle chaîne de solidarité reprise par le (…)
Le quotidien Le Télégramme a consacré, en ce début d’année 2025, quatres pages aux activités de Grand Voilier École.
Le quotidien Le (…)
Octobre 2024 - Lycéens de La Providence de Dieppe : "Ils ont (…)
« Venir naviguer sur le Français, vivre une expérience inédite en mer », cette idée proposée pour notre classe de seconde enjeux maritimes par (…)
24 janvier - Un carnet du stagiaire au pied marin
23 janvier - Une belle chaîne de solidarité reprise par le (…)
Octobre 2024 - Lycéens de La Providence de Dieppe : "Ils ont (…)
FAIRE NAVIGUER DES JEUNES
D’HORIZONS DIFFÉRENTS
Contact
D’HORIZONS DIFFÉRENTS - Cluster Maritime Français, 47 rue de Monceau, 75008 Paris.