Comment est née l’association Grand Voilier École ?

"On était sûrs que ça marcherait !" Le président fondateur de Grand Voilier École, Pierre-François Forissier, n’a jamais douté. L’idée de Grand Voilier École démarre au milieu des années 2000, au sein de la Marine nationale, avec un avant-projet dual (militaire-civil) qui ne survivra pas aux conséquences de la crise de 2008.

"Mais nous n’avons jamais lâché l’affaire et nous nous sommes tournés vers un projet associatif et 100 % civil, quelques années plus tard" poursuit l’ancien chef de la Marine, Pierre-François Forissier.

Rencontre déterminante avec Patrice L’Hour
"Ma rencontre avec Patrice L’Hour a été déterminante. Je le croise en 2007 sur le Spi Ouest-France alors que j’étais Major général de la Marine." "Il m’explique qu’il a l’habitude d’embarquer des jeunes mais qu’ il faut, pour les jeunes civils et militaires, un bateau en plus et plus grand que les goélettes type Étoile ou Belle-Poule". Le nord Finistérien de l’Ile Callot, près de Morlaix, connaît bien son affaire après avoir commandé, le Mutin, l’Etoile et skippé lors de plusieurs Tall Ships’ races. Le projet va continuer à mûrir.
"En 2012, nous nous retrouvons à Paris, dans un bistrot du boulevard Saint-Germain avec d’autres passionnés. C’est là que naît l’idée de créer une association dans le but de construire un grand voilier de 90 m, inspiré du voilier école brésilien Cisne Branco ou du hollandais Stad Amsterdam. Ils veulent construire ce bateau en France mais les financements tardent à se concrétiser, après les effets marquants de 2008 qui ont refroidi les investisseurs. Et c’est un autre bouleversement, celui de la crise du Covid cette fois-ci, qui va accélérer les choses.

Déjà 10 000 stagiaires
Les confinements ont impacté les navires du patrimoine qui ont dû cesser leur activité. Le Français, trois-mâts de 47 m basé à Saint-Malo, cherche un nouveau modèle économique et propose à l’association une centaine de jours d’affrètement. L’aventure démarre au sortir de la crise sanitaire avec une demi-saison qui lance l’engouement autour de cette formule d’embarquement à succès.Un peu plus de 1 000 stagiaires la première année, plus de 2000 et près de 3 000 les années suivantes.
Avec le président Pierre-François Forissier à la barre de GVE, le secrétaire général Patrice L’Hour à la manœuvre, épaulés par une formidable équipe de bénévoles très actifs, les embarquements se succèdent. Au bout de quatre saisons, pas loin de 10 000 stagiaires ont embarqué à bord du Français. L’idée de disposer d’un voilier pour la jeunesse française s’est enracinée, le Français s’étant imposé comme un excellent "démonstrateur".

Plus grand navire si possible...
Mais pour atteindre tous les objectifs de Grand Voilier École, il faudrait s’appuyer sur une unité de grande capacité. "Nous n’avons pas abandonné notre idée de construire un grand voilier de 90 m. On veut toujours faire le tour du monde avec nos jeunes. Il faut se donner en France les moyens de lancer la construction de ce grand navire école"confirme Pierre-François Forissier qui est aussi président de la section marine militaire de l’Académie de Marine depuis 2024.

L’association affrète une centaine de jours à l’année le Français, l’un des plus beaux trois mâts français, ici au mouillage devant Camaret. Photo Ewan Lebourdais.